Comme il l’écrit lui-même, Alexandre Le Merre n’a pas la muse tragique… et ce fut très certainement pour lui une épreuve pénible que de replonger dans ses souvenirs de captivité pour mener à terme cet ouvrage.
Parce que le quotidien des hommes capturés au combat et internés dans les camps du Vietminh ne fut pas seulement une pénible épreuve de privation de liberté mais bien une lutte pour la survie au jour le jour.
Parce que la «méthode» viet fut, dans un premier temps, de briser la résistance physique en affamant les corps pour mieux briser, dans un second temps, la résistance morale afin de rendre les âmes malléables à la «rééducation» marxiste qu’ils imposèrent quotidiennement à leurs «hôtes».
Parce qu’il faut savoir que 70 % de ces captifs ont péri dans ces camps de la «mort lente». Les rares rescapés reviendront brisés par la malnutrition, les maladies et les épreuves subies, pour certains, durant quatre longues années.
Pourtant à la lecture de ses souvenirs, et malgré l’horreur de la situation, le sourire, très rapidement, se dessine sur les lèvres du lecteur quand ce n’est pas un rire franc et vrai qui l’emporte… révélant ainsi la nature résolument optimiste de l’auteur, son sens aigu de l’observation et l’humour qui le caractérise. Enfin, au-delà du témoignage poignant qu’il nous livre, c’est aussi et avant tout, un profond hommage rendu à ses camarades d’infortune qui ne sont pas revenus.
Alexandre Le Merre, est né à Cruzy, dans l’Hérault, en 1927. Issu d’une famille de militaires, il intègre Saint-Cyr en 1946. Jeune lieutenant, il décide de rejoindre l’Indochine où il est affecté au 3e Bataillon Thaï.
Durant deux années, il va vivre et se battre, au cœur du Pays Thaï, avant d’être capturé par le Vietminh en 1952.
Il passe alors vingt-deux mois de captivité au Camp n° 1… Libéré en septembre 1954, il est affecté, à sa demande, à la Légion étrangère et rejoint l’Algérie pour participer, durant sept longues années, à une guerre sans nom.
Auteur de « Sept ans de Légion » et de « Lieutenant en pays Thaï », Alexandre Le Merre signe ici son troisième ouvrage de souvenirs, sur la période sûrement la plus pénible de son parcours militaire, celle de la captivité.