L’approche de l’Histoire souffre parfois du même mal que l’apprentissage de la lecture ou des langues étrangères : la méthode globale. On n’observe plus les faits dans leur perspective chronologique, ce qui devrait être le b-a ba de l’Histoire, on procède par images globales. Il en est ainsi dans l’étude de l’histoire contemporaine avec
l’«anticolonialisme» et de son antithèse le «colonialisme». Ces concepts globaux ne sont pas des instruments d’étude scientifique. Leur forte connotation émotionnelle paralyse le jugement. Ce sont des outils de lutte idéologique.
L’« anticolonialisme » bénéficie d’une image positive, généreuse, ouverte et libératrice.
Le «colonialisme», à l’inverse, est accablé de péchés irrémissibles qui rendent le fait colonial odieux à beaucoup de nos contemporains.
Dans le cas particulier de l’histoire de l’Indochine française, l’idéologie anticolonialiste véhicule une image faussée de l’entreprise coloniale en Extrême-Orient. Contre cette idéologie, l’auteur ne cherche pas à défendre le bilan de la colonisation, cela a déjà été fait, et fort bien. Ce que l’auteur analyse ici, c’est d’abord la base mensongère de l’idéologie anticolonialiste: l’invention du concept de «colonialisme» qui ne correspond à aucune réalité. Ce sont ensuite les omissions, les inversions chronologiques et l’instrumentalisation sélective des événements utilisées par les anticolonialistes. L’anticolonialisme est ainsi passé à l’épreuve des faits. Il n’y résiste pas.
Juriste de formation, Paul Rignac s’est mis au service d’associations humanitaires qui interviennent dans les pays de l’ex-Indochine française. Il entreprend ici de démonter les mécanismes de l'idéologie anticolonialiste. Celle-ci fausse non seulement la perception de l’histoire indochinoise, mais aussi celle des problèmes contemporains du Vietnam, du Cambodge et du Laos.Cet essai est son premier ouvrage.