En octobre 1950, à l’âge de 22 ans, l’aspirant Charles-Henry de PIREY participe aux terribles combats de la R.C. 4, dans la haute région du Tonkin. Officier-adjoint au 60e Goum du 1er Tabor Marocain, intégré à la Colonne LE PAGE, il en sera un des rares « rescapés ». Blessé dans les calcaires de Coc Xa, il parviendra à briser l’encerclement et à rejoindre That Khé où il sera évacué par le dernier Ju.52 avant que la ville ne tombe aux mains du Vietminh.
Écrit tout de suite après les événements, il y a plus de 50 ans, ce témoignage d’une rare sobriété rappelle qu’en une semaine de combats, le Corps Expéditionnaire Français en Indochine a vu disparaître huit de ses meilleurs bataillons. C’est aussi, à travers ce récit, l’épopée du 60e Goum, petite unité solidaire que la chance n’a pas complètement abandonnée dans l’adversité…
Charles-Henry de Pirey. Officier-adjoint du 60e Goum Marocain, il participe après le désastre de la RC 4, avec le 1er Tabor reconstitué, aux batailles victorieuses de «l’Époque de lattre» (Vinh Yen, Dong Trieu). Muté, sur ordre du général de Lattre, au 1er chasseurs, il prend part, avec son peloton de chars détaché au GM 1, à de durs combats sur la RC 6 et dans le Delta.
En 1954, volontaire pour servir dans l’ALAT, il devient pilote-instructeur-testeur sur hélicoptère en haute-montagne. Il quitte l’armée en 1957 et, comme chef-pilote, réalise deux premières en hélicoptère : en 1959, premier atterrissage sur un volcan en activité à 4 050 mètres, le «Taftan» au Balouchistan iranien, et en 1971, premier atterrissage à 5 500 mètres d’altitude à «Nido de Condores» sur l’Aconcagua dans les Andes. Pilote d’essai hélicoptère à l’Aérospatiale, il totalise en 25 ans d’activité 10 000?heures de vol.
Commandeur de la Légion d’honneur. Croix de guerre, quatre palmes. Officier du Ouissam Alaouite chérifien. Deux blessures de guerre. Médaille de l’Aéronautique.